Tome 3 numéro 1 balado
Volume 3 Number 1 , Podcast

Chantal Francoeur

RÉSUMÉ

Changement forcé : Mentorat, gentillesse et journalisme de données en temps de pandémie

Le balado, animé par Chantal Francoeur, met l’auditoire en contact avec des étudiants en journalisme de l’Université du Québec à Montréal qui parlent de mentorat et de médias étudiants; le coordonnateur du programme de journalisme numérique à l’université d’Ottawa, Jean-Sébastien Marier, qui parle de journalisme de données; et l’étudiante de l’université de Carleton, Christianna Alexiou, qui nous emmène dans des réflexions sur une pédagogie empathique et gentille.

Mots-clés : mentorat, médias étudiants, journalisme de données, gentillesse, empathie

Forced change:
Mentoring, kindness, and data journalism during the pandemic 

This podcast, hosted by Chantal Francoeur, brings the audience together with journalism students from the University of Quebec in Montreal who talk about mentoring and student media; the coordinator of the digital journalism program at Ottawa University, Jean-Sébastien Marier, who talks about data journalism; and Carleton University student Christianna Alexiou, who takes us into reflections on empathetic and kind pedagogy.

Keywords: mentorship, student media, data journalism, kindness, empathy

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Changement forcé : Mentorat, gentillesse et journalisme de données en temps de pandémie

Chantal Francoeur

Des étudiantes sont devenues des mentors pour les recrues. Un enseignant a utilisé les relevés gouvernementaux sur la pandémie pour montrer à la fois comment maîtriser le journalisme de données et développer son esprit critique. Une chercheure et une étudiante de deuxième cycle ont fouillé les notions de gentillesse et d’empathie, pour ensuite les appliquer à l’enseignement du journalisme. Ce sont trois exemples concrets des façons de réagir et de s’adapter à la pandémie, dans trois institutions différentes.

À l’Université du Québec à Montréal, un programme de mentorat a mis en lien des étudiants novices avec des personnes familières avec le parcours du baccalauréat en journalisme. Le mentorat a permis aux nouveaux étudiants de poser des questions, faire part de leur insécurité et de leurs insatisfactions, de rire et de constater qu’ils n’étaient pas si seuls. Les mentors étant souvent des personnes participant aux médias étudiants, le Montréal Campus notamment, la relève a pu prendre sa place et maintenir vivants ces lieux d’apprentissage irremplaçables. 

L’étudiante et journaliste bientôt diplômée Fannie Arcand nous fait rencontrer ces mentors et mentorés. Elle nous rappelle aussi que des personnes sont restées à l’écart et ont souffert de l’enseignement à distance. L’isolement a grugé leur être.

À l’Université d’Ottawa, le coordonnateur du programme de journalisme numérique Jean-Sébastien Marier a quant à lui raffiné son enseignement du journalisme de données. Il a par exemple profité des statistiques gouvernementales sur le nombre de personnes infectées pour montrer et démontrer que l’examen rigoureux des chiffres est vital. Il s’est aussi servi de la crise pour insister sur l’importance des mises en contexte : il faut parler des ramifications sociales et éthiques des données. Jean-Sébastien Marier livre le fruit de son expertise et expérience avec générosité et enthousiasme. 

À l’Université Carleton, l’enseignante Trish Audette-Longo et l’étudiante Christianna Alexiou ont de leur côté entrepris l’examen des notions de gentillesse et d’empathie : comment les appliquer à l’enseignement du journalisme ? L’originalité de leur quête mène à des stratégies concrètes, de l’organisation d’une page de cours où les étudiants peuvent s’orienter facilement jusqu’à la création d’outils pédagogiques adaptés. Christianna Alexiou vulgarise de façon détaillée les constats de la recherche en insistant sur le fait que la gentillesse est un engagement, délibéré, conscient. 

Le balado ouvre la voie à des discussions sur l’enseignement du journalisme mais aussi à des réflexions sur la pratique. Adopter le mentorat pour éviter que des journalistes juniors se sentent isolés ou pour intégrer des nouveaux journalistes dans les salles de rédaction; s’assurer qu’il y ait des lieux ou des espaces pour poser des questions sans crainte -questions éthiques, déontologiques, questions sur la démarche journalistique; offrir de la formation continue sur le journalisme de données; etc. Le balado rappelle aussi qu’on peut à la fois affiner son esprit critique et adopter l’empathie comme valeur journalistique. L’un n’exclut pas l’autre.

Les journalistes font face à moults revirements et situations inattendues quand ils ou elles se lancent dans un reportage. Savoir y faire face, les mettre à profit, s’adapter avec souplesse font partie des réflexes journalistiques. Le balado montre comment des étudiantes, des enseignants et des chercheures en journalisme cultivent ces réflexes.

Trouvez au balado Changement forcé complet ici

Chantal Francoeur enseigne l’éthique et la déontologie journalistiques et le journalisme audio à l’Université du Québec à Montréal. Elle a pratiqué le journalisme à Radio-Canada pendant près de 20 ans, aux nouvelles, aux actualités et aux affaires publiques. Ses recherches portent sur les nouveaux formats journalistiques audios, le corps et l’écriture sonore.